Petit mot de bienvenue...


"Aujourd'hui bien lassé par l'heure qui s'enroule
tournant comme un bourrin tout autour du cadran
permettez mille excuz à ce crâne - une boule -
de susurrer plaintif la chanson du néant"

Raymond Queneau ( extrait de "L'instant fatal")

ATTENDRE

29 octobre 1980

Attendre,
attendre un jour,
attendre un mois,
attendre.
Les pas qui glissent,
routes mouillées
d’hiver.
Les pas qui heurtent,
routes pavées
d’enfer.

Attendre,
attendre un jour,
attendre un mois,
attendre.
Les mains qui glissent,
gestes armés
d’espoir.
Les mains qui heurtent,
gestes cassés
de peur.

Attendre,
attendre un jour,
attendre un mois,
attendre.
Les yeux qui glissent,
regards mouillés
de larmes.
Les yeux qui heurtent,
regards pavés
de haine.

Attendre,
attendre un jour,
attendre un mois,
attendre.
L’esprit qui glisse,
corps étranglé
d’idées.
L’esprit qui heurte,
corps révolté
d’amour.

Attendre,
attendre un jour,
attendre un mois,
attendre.
Le désespoir,
la nuit, le froid,
attendre.
La lassitude,
l’oubli, la mort,
attendre.

 

POUR VIVRE

18 octobre 1980

S’éloigner de la terre,
se perdre dans l’espace.

Ce corps qui éclate
voudrait bien s’en aller
au-delà des étoiles.

Oublier les temps présents,
effacer les erreurs,
modifier les chemins
parcourus par ses pas.

Tracer de larges routes
à ses amours passés
et à venir, ensemble,
au coude à coude.

N’avoir d’autres envies
que notre plaisir à tous,
unis par nos passions.

Inventer d’autres temps
pour vivre enfin ensemble.