Petit mot de bienvenue...


"Aujourd'hui bien lassé par l'heure qui s'enroule
tournant comme un bourrin tout autour du cadran
permettez mille excuz à ce crâne - une boule -
de susurrer plaintif la chanson du néant"

Raymond Queneau ( extrait de "L'instant fatal")

JE ME SOUVIENS

28 décembre 2010

 

Je me souviens d’elles, pleines de joie.
Je consumais leurs vies avec passion.
Négligeant le monde et toutes ses proies,
Je consacrais tout à mon ascension.

C’est un petit moment de fin du temps
Qui résonne au tréfonds de mon esprit.
Comme un éclair dans le noir fulgurant.
Comme un espoir déjà anéanti.

Je me souviens de soirées entre amis.
Mes rires, et mes furieuses pensées.
Mes balades terrestres de folie.
Mes petits matins déjà épuisés.

C’est un petit moment de fin du temps
Qui résonne au tréfonds de mon esprit.
Comme un éclair dans le noir fulgurant.
Comme un espoir déjà anéanti.

Je me souviens de noëls d’autrefois,
Comblé par mes enfants émerveillés,
Attentif à tous leurs moments d’émois,
Je redessinais ce monde étriqué.

 

C’est un petit moment de fin du temps
Qui résonne au tréfonds de mon esprit.
Comme un éclair dans le noir fulgurant.
Comme un espoir déjà anéanti.



INDICIBLE SENTIMENT

23 décembre 2010

Noël et voilà bientôt quatre mois
Que, le baluchon sur l’épaule, il partit,
Abandonnant ses oripeaux d’enfant benoît
Afin d’endosser, de l’adulte, les habits.

Loin de son père, mais maintenant le contact,
Il fait l’apprentissage de sa liberté.
Des difficultés de sa vie, il en prend acte
Et cherche, solitaire, à les surmonter.

Tout le monde bouge sans s’occuper de lui,
Le temps passe doucement, les jours et les mois,
Son tempo personnel et ses envies aussi.
Il n'entrevoit que ce chemin avec effroi.

Depuis toujours le père adore le fils
Malgré toutes leurs différences, leurs querelles.
Il ne cesse d’être aux aguets comme jadis
Pour trouver, avec lui, la protection d’une aile.

Oui, je suis ce père qui n’a pas su toujours
Apprivoiser le fils devenu si grand,
Je veux par ces vers lui écrire mon amour,
Car mes mots ont tu l’indicible sentiment.



LE COURS

22 décembre 2010


 

Comme le torrent asséché
Par cette chaleur déplacée
Le temps s’écoule lentement.

Annonçant la fin de l’été,
Les orages inespérés
Roulent leurs brutaux grognements.

Mêlant nos cris et nos pensées
Dans cette aventure ânonnée,
Nous rêvons comme des enfants.

D’une démarche illuminée,
Nous vivons le rêve insensé
D’un monde doux et bon-vivant.

Nos esprits sont déconcertés.
Notre vie est bouleversée
Par l’hédonisme intempérant.

Mais la morale désincarnée
D’un dieu qui prétend tout châtier
Tue l’esprit d’un geste violent.

L’eau, dans le torrent imaginé,
Coule, doucement jugulée,
En son cours si insignifiant.


A TON BRAS

21 décembre 2010,


Comme un signe, doux et amer,
Comme une idée, rêve éphémère,
L'aube candide de l'hiver
Me transperce de sa lumière.

Comme pour son dernier repas,
Du clocher résonne le glas.
Peux-tu briser le cadenas
Qui tient mon coeur dans l'embarras?

Comme un mouvement de la mer,
Incessant assaut de la terre,
L'éternelle écriture amère
Me présente aux feux de l'enfer.

Comme la douceur d'un trépas
Après une nuit de fracas,
L'immensité du canevas
M'entraîne dans tes entrelacs.

Folie rêvée d'un pauvre hère,
Je ne joue plus au fier-à-bras.
Je veux sortir de la galère
Et renaître, nu, à ton bras.

 

UN INSTANT

14 décembre 2010
A Sophie.
Maison Rouge
Une salle
Un public
Un instant.

L'ivresse des mots
La parole en l'air
Le croquis au mur
La chaleur de l'art.

Jérémy use les mots
Dimitri "métamorphose"
Sophie croque un instant
La rencontre des artistes.

Un instant
La vision
Art contemporain
Plaisir éclairé
Au milieu de la froideur
De cette nuit solitaire.
Petite étincelle
Lumière ingénue
L'aventure
Un instant.

ce texte illustre l'évènement ci-dessous:

RENONCER

05 décembre 2010

La petite musique manouche
Distrait un moment cette soirée.
Nos conversations futiles passent.
Nos mots d'esprit égrènent le temps.

Ces mots trahissent nos douleurs.
Chacun subit le regard de l'autre.
Nos frontières intimes sont palpables,
Protection de nos esprits fragiles.

Notre musique d'âmes perdues
Rythme la fin des conversations.
Faudrait-il renoncer à notre art,
Rétrécir sa vie à en mourir?