Petit mot de bienvenue...


"Aujourd'hui bien lassé par l'heure qui s'enroule
tournant comme un bourrin tout autour du cadran
permettez mille excuz à ce crâne - une boule -
de susurrer plaintif la chanson du néant"

Raymond Queneau ( extrait de "L'instant fatal")

REVEIL

12 janvier 1971

Un frisson qui passe et t’enlève
à ce rêve d’enfant perdu
au milieu des lépreux lassés
de l’agonie jour après jour.

Tu rêvais d’espaces aériens
où tes bras s’étendaient sans fin,
où tes mains broyaient l’avenir,
où tes doigts saisissaient le temps.

Tu évoluais dans la folie,
tes yeux mordants heurtaient le ciel,
tes bras se vrillaient aux tempêtes,
ton front se fendait de vouloir.

Maintenant le songe est passé,
tu surprends le plaisir promis
sur le visage de la femme
avec qui tu parles, sans vie.