Je suis si bien dans ma nuit opaque
Que je ne cherche plus la lumière.
Je ne supporte que quelques lueurs,
Au petit matin, que quelques ombres,
Au coucher d’un soleil indolent.
J’affectionne la mort qui me traque,
Attente si longtemps coutumière.
Je hais les fausses bonnes humeurs
Qui essaient de masquer les décombres
D’un monde futile et aguichant.
Je n’ai pas le besoin démoniaque
De simuler une vie princière.
Je préfère destiner ma sueur
A concevoir, seul dans la pénombre,
La vie d’un vagabond insolent.
Ainsi inutile et dionysiaque
Je veux revivre l’envie première:
Rester, des plaisirs, le serviteur
Afin d’illuminer les nuits sombres
Que je ne veux plus fuir en courant.