8 janvier 2011
Il faut que la jeunesse apprenne l’obéissance,
Qu’anéantie, elle perde son arrogance,
Que la normalisation des esprits bouillants
Les fasse dociles, suiveurs et nonchalants.
Il faut que partout règne la guerre sauvage,
Que les hommes s’entretuent, miséreux, sans âge,
Qu’égarés, ils acceptent toutes les souillures,
Qu’ils capitulent et tuent leur progéniture.
Il faut que, pour des mots ou des reproductions,
Pour un territoire ou pour une confession,
Ils soient misérables et aussi aveuglés,
Qu’ils finissent, manipulés, par s’étriper.
Il faut décider sur cette terre sans gloire
Qui de nous pourra voir le soleil ou le noir.
Elisons les tout-puissants! Qu’ils soient désignés
Par ceux qui, ensuite, se feront dépouiller.
Il faut que le soleil moribond fasse la nuit
Pour que le monde, déboussolé et ahuri,
Ne puisse entrevoir les fils de marionnettes,
Dans les mains du pouvoir, au dessus de nos têtes.
Dépité, j’observe tous ces gens qui vacillent.
Là, ils retiennent leurs pensées, sourds ou dociles.
Ici, ils agitent leurs bras, anéantis.
Partout, ils obéissent, par la loi, asservis.
Ainsi va ce monde qui contient tous mes doutes.
Si la petite clarté du bout de la route
Eclairait mon chemin tortueux et escarpé,
La nuit noire envahit à présent mes idées.